(TUTO) Écrire un scénario

Article écrit par Dunkel

Mettre en place un scénario, c'est non seulement peaufiner une histoire que les personnages de vos joueurs vivront, mais c'est également envisager des tonnes de possibilités auxquelles vos joueurs pourront vous confronter.

En effet, le scénario d'une partie de jeu de rôle n'a rien à voir avec celui d'un roman, d'une bande-dessinée ou bien d'un film, non du tout.

Dans l'un de ces trois exemple, l'auteur fait vivre ce qu'il souhaite aux personnages, tout est décrit et rien ne peut changer l'histoire, car c'est l'auteur qui décide de tout.

En revanche dans une partie de jeu de rôle, ce n'est pas le MJ qui décide de tout mais les joueurs.
En effet, le MJ peut avoir par exemple défini dans son scénario que les personnages vont ramener le grimmoire au sorcier qui leur avait demander et gagner beaucoup d'argent en récompense... Mais qu'est-ce qui empêche les PJ de tuer le sorcier ? Après tout, de cette manière, ils récupèrent tout l'argent de l'homme mais également un grimmoire qui peut se revendre très cher...
Et ça, le MJ ne l'a peut être pas prévu !
C'est également l'un des intérêts du jeu de rôle, le hasard y est pour beaucoup.

D'ailleurs, certains MJ n'ont pas de véritables scénarios, mais juste une feuille où sont griffonnées des idées. Ces MJ-là n'ont donc que l'idée de base du scénar' et font en grande partie de l'improvisation. Néanmoins cette pratique est plutôt conseillée pour les MJ expérimentés qui ont l'habitude de faire les choses de façon plus théâtrale, dans lesquelles les joueurs se retrouvent immergés dans le jeu !


Et ce tuto va vous aider à écrire un scénario intéressant, ou alors, si vous en avez un où vous êtes bloqué dans l'écriture, à parvenir à le continuer.
Il sera livré avec des exemples célèbres pour une meilleure compréhension.


1) L'objectif
S'il y a un début, il y a une fin. Mais cette fin, il faut qu'elle arrive, et du coup les PJ doivent parvenir à réaliser un objetctif qui leur aura permi la réussite.
Doivent-ils vaincre le chef de guerre orque qui menace de raser tous les villages de la région ? Doivent-ils s'infiltrer dans un château afin de s'emparer d'un artefact ? Ça c'est à vous de le déterminer.
Vous pouvez largement vous inspirer de films, livres, ou autres pour cette partie si vous n'avez pas d'idée fixe.

Exemple : Dans le Seigneur des Anneaux, l'objectif est de jeter l'Anneau Unique dans les flammes de la Montagne du Destin afin de détruire Sauron, le Seigneur des Ténèbres.


2) Intrigue principale et intrigues secondaires

Votre scénario est obligé d'avoir une intrigue que les PJ suivront constamment (autrement, ce ne serait pas un scénario ! ^^). On appelle généralement cette intrigue l'"intrigue principale".
Cette investigation est celle autour de laquelle tourne 75% du reste de votre scénario.

Cependant, il est très conseillé de mettre des intrigues secondaires, appelées également "intrigues optionnelles". Il s'agit de petits buts à atteindre qui ne sont pas indispensables mais ajoutent de la cohérence au scénario.

Exemple : Encore dans le Seigneur des Anneaux, comme décrit dans le précédent exemple, l'intrigue principale est d'amener Frodon à la Montagne du Destin pour qu'il y jette l'Anneau Unique. Mais en cours de route, la compagnie de l'Anneau est séparée en plusieurs groupes. Frodon part seul avec Sam où ils passent par l'antre de Shelob ou Khazàd-Dûm, plus loin, Aragorn, Gimli et Legolas vont au Gouffre de Helm où ils doivent tenir un siège, etc...
Ce siège qu'ils doivent tenir est une intrigue optionnelle, tout comme l'antre de Shelob (car sans Gollum, les deux hobbits l'auraient évitée).


3) Revenir sur la bonne voie.
Il est possible que vos joueurs commencent à suivre un "itinéraire" complètement différent de ce qui était prévu dans votre trame. Ne vous affolez surtout pas, cela fait partie des joies du jeu de rôle !
Il existe beaucoup de moyens pour les ramener sur l'objectif dont ils se sont éloignés.
Ne le faites pas brusquement, mais d'une manière très douce. De préférence, appliquez-vous à cela, de manière à ce que vos joueurs ne remarquent même pas qu'ils commencent à revenir sur la piste originale.

Exemple : Dans Star Wars, le jeune Anakin Skywalker suit la bonne voie jusqu'au jour où il tue plusieurs padawans et où, avide de puissance, rejoint le côté sombre de la Force. Il devient alors Dark Vador, un seigneur sith, et suit une route à laquelle les jedis ne l'avaient pas destiné.
C'est à sa mort qu'il reprend un peu ses esprits et avoue tout à Luke (p'tain les exemples de geek ! ^^).


4) Ne pas obliger
Dans tous les cas, il ne faut pas que les joueurs se sentent contraints de suivre une piste préétabli : que je sache, lorsque l'on vous oblige à faire quelque chose qui ne vous plaît pas, vous n'y trouvez aucun plaisir, non ? Eh bien là, c'est exactement la même chose !
N'oubliez pas que le principal objectif est de s'amuser, et non de suivre une chose à la lettre.


5) Éviter les stéréotypes
Le stéréotype, c'est un piège dans lequel beaucoup de débutants tombent.
Ceci s'applique aussi bien aux PNJ qu'aux lieux visités par les personnages.
Si vous décrivez aux joueurs qu'ils voient une grosse masse noire, avec des yeux rouge sang, des griffes acérées et des crocs aiguisés, ils n'auront aucun suspense : ils se doutent qu'il s'agit là d'un ennemi qu'ils vont combattre.
Aussi, si vous leur décrivez un château aux pierres noires, au sommet d'une colline stérile, le tout balayé par la pluie et recouvert par un orage aux éclairs frappants, ils sauront également que ce lieu est à éviter.

En revanche, ils ne peuvent pas se douter que le vieux prêtre qu'ils aident depuis le début est l'hôte d'un redoutable démon, et là, non seulement vous évitez le stéréotype de base, mais en plus le suspense atteint son paroxysme !


6) L'ambiance de votre table
Pour que votre trame soit davantage appréciée, vous pouvez décorer votre table ! Pour les parties de type heroic fantasy, vous pouvez décorer votre table avec des bougeoirs en forme de dragons ou des sortes d'armes miniatures (des coupes-papier en forme d'épée feront très bien l'affaire !).
Il y a aussi la lumière, mais là, ce n'est pas automatique, car si vous mettez une lumière faible car vous avez une histoire sombre, vous pouvez ne rien voir sur vos livres et feuilles, et vos joueurs aussi. Cela dit, bien gérée, le lumière devient parfaite ! (Note : Les lampes hallogènes avec une densité lumineuse réglable sont géniales pour ce genre de chose !)

Et enfin la musique. La musique, il s'agit d'un point très important dans une partie, bien que la présence d'une ambiance musicale ne soit que facultative.
La musique doit s'accorder avec le moment vécu par les personnages. Ce site regroupe d'ailleurs des musiques d'ambiance dans la Salle d'Arme, disponibles gratuitement.
Pour la puissance, votre ambiance sonore ne doit pas être trop forte. Une très légère, de façon à ce qu'elle ne perturbe pas les discussions ou autres.


7) Décrire les moments
Ceci est l'un des points principaux d'une partie : une description complète des évènements, de façon théâtrale si possible.

Nous allons prendre un exemple simple : un combat.

Un combat digne de ce nom ne peut pas se résumer à une succession de :
"Lance le dé... Ah tu l'as touché, lance les dégâts... Il a perdu 3 PV". C'est nul, c'est triste, c'est sans intérêt aussi bien pour les joueurs que pour le MJ.

Un combat doit être visuel, dynamique et inventif.
Note très importante : N'HÉSITEZ PAS À IMITER LES PERSONNAGES DE VOS JOUEURS !!!, cela n'en sera que plus attractif, et cela amusera tout le monde !
Et puis, vous êtes le MJ, vous pouvez demander à votre joueur, pour l'amusement, de décrire ET d'imiter son personnage ! ^^
N'employez pas trop souvent les mêmes termes, par exemple, pour monstre, vous pouvez dire aussi "la créature", "la bête", "la chose", etc... =)

Voici un combat de jeu de rôle digne de ce nom :
"Tu dégaines ton épée et t'élances frénétiquement en direction du monstre.
Alors que la créature vient de se relevée lentement, elle se retourne juste pour te voir en plein saut et voir ta lame s'abattre sur sa tête !"
Donc là, vous pouvez imiter un aventurier prenant son épée, l'imiter en pleine course, à ce moment faire le monstre qui se retourne de façon pataude, et imiter à nouveau le héros qui saute et donne un puissant coup !

Et là, là, ce sera une véritable, amusante et intéressante partie de jeu de rôle !

Merci pour les conseils, j'essaye de monter moi-même un scénario digne de ce nom, mais c'est franchement pas toujours évident : il faut savoir doser les enquêtes et les combats, éviter les incohérences, créer des rebondissements dans l'histoire, en plus de gérer les PNJ, l'ambiance, les règles... Le boulot de MJ quoi ^^
Pour ma part, je conseil à tout ceux qui veulent écrire leur propre scénario de faire vivre aux joueurs, plutot qu'une aventure, une véritable histoire qui durerais. Attention toutefois, car il ne faut pas (à mon avis) que cela se présente sans la forme d'un seul un grand scénario qui serais exposer directement aux joueurs : il est beaucoup plus intéressant de faire un background, une histoire profonde de l'histoire, avec plusieurs scénarios fragmentant l'histoire en "chapitres". Ainsi, les joueurs découvrent d'eux-même peu à peu le scénario principal.
Bon voila, merci encore pour le tuto et bonne continuation

L'expérience m'a dicté une chose:
Un bon MJ est un MJ tyrannique
Un joueur qui fuit pour sa vie suivra la trame prévue, fait moi confiance

Je pense que c'est la profondeur de l'histoire qui fait que les joueurs accroche ou non.
C'est pas forcement le MJ en lui même (sauf les MJ qui lisent leurs notes/textes le truc bien chiant)

D'où l'intéret d'une véritable histoire ! Les aventures, c'est bien gentils, mais ça n'a aucune finalité... Si ce n'est celui de faire progresser les personnages.
Bien entendu, c'est là qu'il faut faire jouer le talent du MJ, qui ne doit pas hésiter à sévir quand besoin est.
Le MJ reste malgré le pilier du jeu. Pas d'aventures palpitantes avec un MJ qui se contente de dire ce que l'on peut ou ne peut pas faire. L'improvisation, c'est intéressant pour réagir rapidement, mais ça reste un pari risqué... Perso, je préfère éviter au maximum, quite à condamner ceux qui s'éloignent du droit chemin.